17 mars 2017 par dans Livres et journaux sur les nouvelles technologies - 4706 Lectures

Jeu vidéo et crowfunding avec la BD « Comme Convenu » de Laurel

Depuis 2014, la dessinatrice Laurel raconte ses aventures en Californie où elle est installée avec son mari et sa fille pour lancer un studio de jeux vidéo. Tous les jours (ou presque), je découvre avec mes deux loustics les péripéties quotidiennes de leurs aventures : https://commeconvenu.com.

Crystobal et Kemper sont passionnés de jeux vidéos, c’est parce qu’ils avaient envie d’en créer que nous nous sommes lancés dans l’apprentissage de la programmation pour les enfants par les codings goûters et Scratch.  Aussi, suivre en BD chaque jour la création d’une société pour faire des jeux vidéos est un sujet qui ne pouvait que nous passionner !

Avec cette histoire, il y a deux choses passionnantes à découvrir : la création d’une start-up de jeux vidéo en Californie et le financement d’un projet en crowfunding.

Créer des jeux vidéos en Californie

Dans cette bande dessinée, ce qui est passionnant, c’est que l’on suit la création de la société de jeux vidéos du tout début, avant même l’idée de la création de la boite. On part de ce qui a amené Laurel et Adrien à se lancer dans la création de jeux vidéos avec des associés à l’autre bout du monde. Et c’est cela qui permet de comprendre pourquoi ils se sont lancés, et pourquoi à leur place, on aurait fait pareil.

Pour Laurel et Adrien, ça a commencé en juin 2010, ils vivaient alors à Metz avec, ne l’oublions pas, Cerise et Brume, compagnons et personnages ô combien importants de cette folle aventure ! Ils avaient fait un jeu pour Iphone, tous les deux, et gagner un peu d’argent grâce à des bannières de pub. Ils ont ensuite rencontré Joffrey et Luc qui leur ont commandé un jeu de puzzle : Jungle Fiesta. Ils étaient libres de faire ce qu’ils voulaient et ont pris un grand plaisir à travailler sur ce jeu. J’imagine bien quand on veut travailler dans ce secteur et qu’on vous donne toute la liberté souhaitée, combien cela doit être agréable et gratifiant. Le résultat fut là, beaucoup de joueurs ont aimé. Après des vacances en Californie, pays pour lequel ils ont eu un gros coup de foudre, ils se sont dit que ce serait chouette de vivre là-bas.

Ils ont alors décidé de monter une boîte avec Joffrey et Luc. Pouvoir monter une société à la sortie des études pour Adrien lui semblait alors une opportunité inespérée. Quelle chance ! Les rôles étaient bien définis et les compétences de chacun complémentaires : Luc, c’était le marketing, Joffrey, le financement et les investisseurs, Adrien la création des jeux, le développement , la technique et Laurel le dessin des jeux. A moyen terme, l’objectif était de déménager dans la Silicon Valley. Le temps de la levée de fonds, ils sont restés à Metz, ont commencé à créer Gourmand Caterpillar, un jeu de gestion/farming en 3D isométrique… puis sont partis vivre en Californie en y investissant toutes leurs économies.

On vit avec eux la découverte des Etats-Unis, les premiers pas de Cerise à l’école, leurs journées de travail… Ils se rendent compte au fil du temps qu’ils n’ont pas la marge de manœuvre qu’ils imaginaient et que leurs associés abusent d’eux. Des visas de travail qui les rendent dépendants du bon vouloir d’un associé, une colocation avec des stagiaires célibataires sont quelques exemples des maux quotidien qui, au début, ne semblent pas si grave car ils vivent leur rêve ! Peu à peu, ce « rêve américain » tourne au cauchemar. Comme beaucoup de lecteurs, on se réjouit ou on s’énerve à chaque planche.

Pourquoi vos loustics vont aimer ce livre sur les jeux vidéo

A l’âge de mes loustics, créer des jeux vidéos, c’est ce qu’ils veulent faire comme métier. Ils y jouent, ils adorent ça, ils en discutent avec leurs copains. Quand ils vont dans des salons comme Art to play et qu’ils testent des jeux, comme ce fut le cas de Win that War et de City Invader, ils reviennent des idées plein la tête en se demandant s’ils pourraient proposer des idées à ceux qui créent ce jeu.

En s’initiant à leur niveau avec la création d’un jeu sur Scratch ou d’une application avec App Inventor,  ils arrivent avec quelques connaissance à créer LEUR jeu avec LEUR univers… pourquoi ça serait plus compliqué que ça en grandissant ? Bien sur, ils voient aussi déjà qu’il y a un besoin d’avoir plusieurs compétences pour faire un projet bien abouti. Et que plus le jeu doit être évolué, plus de temps, plus de travail seront nécessaires. Mais c’est possible.

C’est ce que montre le début de l’histoire de Laurel et Adrien dans la BD Comme Convenu. Ils sont deux, ils créent leur jeu vidéo, ils y mettent leurs imaginations, leurs savoirs, leurs talents… et ça marche. Ça marche avec un projet où ils avaient toute la liberté de faire ce qu’ils voulaient. Le bonheur total ! Suite à cela, cerise sur le gâteau, ils partent vivre en Californie pour monter un studio de jeu vidéo. Comme ils sont associés, ils vont conserver leurs libertés et continuer à créer des jeux vidéos avec leurs signatures. C’est sur, même pas de questions à se poser… On sait bien que ça ne va pas être le cas… Mais pourquoi ? Et c’est là que ça devient super intéressant. Le témoignage quotidien de cette création de boite et de tous les aspects de la vie pendant cette période, c’est d’une richesse folle pour tous les apprentis-fabricateur-de-jeu-vidéo que sont mes loustics et bien d’autres ados qui rêvent de travailler dans ce domaine.

Comme convenu regorge d’infos, de situations, de questions aussi bien sur le quotidien aux Etats-Unis, sur les jeux vidéos en général et sur le fonctionnement d’une start-up. Vous apprendrez par exemple que, oui, il y a plein d’écureuils partout en Californie, que c’est trop mignon mais qu’à côté de ça le coût de la vie (internet, café, nourriture…) est très élevé. Qu’il n’est peut-être pas utile de traduire un jeu vidéo en français parce que le marché pour les jeux c’est surtout l’Asie, donc ça se passe en anglais et en coréen ! Vous saurez également qu’il faut d’abord sortir son jeu pour Apple car les utilisateurs d’Android dépensent vraiment moins que ceux de la pomme et vous connaîtrez la signification de l’acronyme ARPU (Average Revenu Per User : somme dépensée en moyenne par chaque joueur). Et puis, vous prendrez un cours en accéléré de tout ce qui est possible de vous arriver quand vous créer une société avec deux associés : les deux tomes de Comme convenu sont là pour ça 🙂

Le crowfunding ou l’aventure du tome 1 de Comme Convenu

Une des autres facettes de ce projet que mes loustics ont découvert, c’est le système du crowfunding. En leur annonçant que nous allions avoir le tome 2 de Comme convenu, j’ai eu le droit à : « On va le recevoir la semaine prochaine ?« …  Euh… non… Et me voilà à leur expliquer comment fonctionne une campagne de financement participatif et pourquoi certains projets fonctionnent et d’autres pas.

En 2015, Laurel a dessiné la moitié de l’histoire et décide de publier cette BD grâce à une campagne de financement participatif sur Ulule. A sa grande surprise, le succès de ce crowfunding est fulgurant : en 1 heure, son projet est financé à 100 %. En 30 jours et avec plusieurs strech goals, elle aura récolté très exactement 268 146 € soit 2 860 % de son objectif. Le tome 1 de Comme convenu est imprimé à 9 000 exemplaires.

Sa force, qu’à mon avis elle ne soupçonnait pas importante à ce point, c’est d’avoir une communauté fidèle depuis de nombreuses années. Présente sur le web depuis 2003 (si je ne me trompe pas), elle a toujours alimenté son blog avec ses dessins, ses projets et ses humeurs. Avec plus de 10 ans de présence et de partage, ses lecteurs l’ont suivi avec d’autant plus d’attentions dans cette aventure aux Etats-Unis pleines de rebondissements ! J’avoue qu’elle m’a fait sourire quand elle disait qu’elle voyait bien qu’elle avait plein de visites sur les stats de son site mais qu’elle pensait que c’était une erreur.

Une fois la surprise passée, Laurel a continué à faire ce qui a fait ce succès : nous tenir au courant de toutes les étapes et partager son ressenti au fil du temps et du projet.

Le crowfunding ou le financement participatif peut sembler la solution « facile » et quelque fois un peu miracle pour de nombreux projets. Celui de Laurel rassemble car c’est une histoire qui parle à beaucoup de monde, ça c’est certain. Mais le fait d’avoir une communauté importante et fidèle est un facteur de succès non négligeable. De plus, quand le projet à financer est issue de cette même communauté, on peut se lancer dans une campagne de crowfunding avec moins de craintes : Laurel avait sondé ses lecteurs pour savoir s’ils seraient intéressés par une version livre de son histoire, ce qui fut le cas. Elle le dit elle-même : elle pensait pouvoir financer son projet d’auto-édition… mais en 30 jours, pas une 1 heure 🙂 La grosse inconnue et surprise pour Comme Convenu a donc été l’ampleur que cela a pris. Que ceux qui veulent se lancer dans l’aventure du financement participatif en prennent de la graine…

Pourquoi j’ai le tome 1 de Comme Convenu (et que je contribue pour le tome 2)

Des raisons pour aimer et vouloir Comme Convenu ? En voici quelques unes très personnelles mais surement partagées 🙂

Envie d’avoir un livre entre les mains

Parce que ça me plait d’avoir un livre entre les mains 🙂 Nous avons pris plaisir à relire cette histoire depuis le début, à redécouvrir certains détails des planches. Lire une bande-dessinée au rythme d’une page par jour, ça vous mets dans une attente de chaque nouvelle planche et de ce qui va se passer mais l’expérience est différente de celle d’un livre que vous dévorez d’une seule traite parfois. Le livre est d’une super qualité avec un papier très agréable au toucher, une couverture avec du vernis sélectif… je ne vous parle pas des stickers et marque page que j’ai à peine eu le temps d’apprécier car chipés par mes loustics… Bref, un chouette objet en plus de son contenu.

Parce que je m’y suis reconnue

Ensuite, je me suis retrouvée dans cette histoire même si elle n’est pas identique : j’ai travaillé pour une maison d’édition BD, j’ai fait l’école des Gobelins (dont sort Adrien), avec mon agent spatio-temporel, on a eu une maison d’édition et un magazine en ligne… Au fil des pages, j’ai retrouvé des situations, des énervements mais aussi des joies immenses que j’avais connu avec ce projet. Je suis certaine que beaucoup des lecteurs se sont retrouvés dans cette histoire : entrepreneurs, expats, graphistes, développeurs… Savoir qu’on n’est pas les seuls à avoir connu ce genre de situation est d’un grand réconfort tout comme voir qu’on peut en sortir quelques choses de positif.

Un mode d’emploi pour mes Loustics

Laurel a dit à propos de cette BD qu’elle aurait bien aimé l’avoir avant de se lancer dans ce projet. C’est une des raisons qui m’a fait contribuer. A travers ce témoignage, cette expérience, je veux montrer à mes garçons que se lancer dans une telle aventure est passionnant mais que ce n’est pas toujours simple. Et qu’en même temps, il faut le faire car c’est d’une richesse incroyable.

Participer au Tome 2 sur Ulule

Vous voulez la suite de Comme Convenu ? Ou l’intégrale ? Ca se passe sur Ululle : https://fr.ulule.com/comme-convenu-2/

La campagne de crowfunding pour le tome 2 (suite et fin) de cette aventure dans le monde des jeux vidéos a commencé le 6 mars. Elle se passe en parallèle de la fin de l’histoire « en ligne » et a super bien démarré : 100 % du projet financé en 7 minutes !

Et après Laurel ?

Laurel, maintenant on se parle en direct, tu veux bien ? Tu comprendras que nous sommes un peu inquiets à présent… Après nous avoir tenu en haleine depuis presque 3 ans, tous les jours, nous sommes devenus accro à cette dose de dessin quotidienne… tu ne vas pas nous laisser devant une page blanche tous les matins ?

2 Réponses

  1. Oh, super ! Merci pour ce super article !
    Il n’y aura pas de page blanche, je sais déjà sur quoi je vais travailler après (la suite, en fait, mais sous une autre forme/un autre titre). Je ferai juste une petite pause de 3 mois entretemps. Par contre ça n’aura plus vraiment de lien avec la tech.

    • Très très bonne nouvelle Laurel 🙂 Il va juste falloir qu’on attende sagement alors ! Impatients de voir ce que cela va être…

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